vendredi 9 octobre 2015

La parentalité positive, qu'est-ce que c'est ?


 
 « Ce dont on parle, ce n’est pas de perfection, c’est de direction. » Haïm Ginott



La parentalité positive, on en parle aussi sous le terme de parentalité bienveillante. Pourtant, à l’instar d’Isabelle Filliozat, je préfère l’expression parentalité positive. En effet, la parentalité bienveillante sous-entend qu’il existe une parentalité « malveillante ». Or, à de rares exceptions près (dans le cas de maladie psychiatrique par exemple), aucun parent ne veut du mal à son enfant…

La parentalité positive c’est choisir d’adopter une attitude parentale qui réponde aux besoins fondamentaux de l’enfant.
Rappelons que les besoins de l’enfant ne sont pas uniquement d’ordre physiologiques ; les besoins affectifs, émotionnels et sécuritaires sont aussi importants que la faim, la soif ou le sommeil… !
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Choisir la parentalité positive, c’est :

choisir de grandir aux côtés de son enfant plutôt que à côté…
choisir de guider plutôt que se faire obéir…
choisir la coopération plutôt que la soumission…
choisir la découverte des conséquences plutôt que la punition…
choisir l’authenticité des relations plutôt que la facilité du paraître…

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Pour aller dans cette direction il est nécessaire de découvrir certaines compétences. Il faudra en particulier :

  • prendre conscience de nos propres blessures, ouvrir la porte à notre « enfant intérieur », afin d’éviter de reproduire un modèle qui n’est pas adapté à notre enfant.
Un travail sur soi peut prendre du temps, mais il est nécessaire d'être capable de découvrir ce qui nous a construit pour pouvoir observer les comportements de nos enfants sans les voir à travers le filtre de notre propre histoire.

  • prendre conscience que les attitudes que nous adoptons et les mots que nous employons ONT un impact sur notre enfant.
Courir dans la direction de notre enfant qui tente de grimper à l'échelle du toboggan n'a pas le même effet que de se diriger tranquillement vers lui en lui disant par exemple : "regarde bien où tu mets les pieds, l'échelle a l'air un peu glissante".
De la même manière, dire "tu es méchant" n'a pas le même impact que de dire "ce que tu as dit a fait de la peine à ton copain".

  • prendre conscience des étiquettes que nous attribuons à chacun, et qui sont toujours un handicap pour l’avenir. Comme si on zoomait sur une toute petite partie de la photo, et qu’on ne voie plus que cette partie-là…
"Tu es maladroit" - "tu chantes faux" - "tu es coquette".... Toutes ces étiquettes ne représentent qu'une toute petite partie de la personnalité de notre enfant, mais plus il va entendre ces petites phrases, plus il aura du mal à s'éloigner de cette image qu'on lui colle dans le dos...

  • adapter nos exigences aux besoins et aux compétences propres à chaque enfant et aussi à chaque âge.
Connaître son enfant, ses compétences, et ses difficultés, permet de ne pas lui demander de se mettre dans une situation qu'il ne pourrait pas gérer. Avoir des connaissances scientifiques concernant le développement moteur, neurologique, psycho-affectif...des enfants permet également de ne pas exiger de lui des comportements dont il n'est pas encore capable.

  • assurer à l’enfant un milieu sûr et sécuritaire, lui proposer des attaches solides qui lui permettent de s’éloigner sans crainte de se perdre. Rappelons-nous qu’il faut avoir été attaché (par le cœur évidemment !) pour pouvoir se détacher…
Aimer, sans conditions ! Remplir son réservoir affectif, passer du temps ensemble, jouer, offrir des limites claires, avoir confiance en lui...lui donner tout ce qui lui permettra d'avoir confiance en vous et en lui-même.

  • accueillir TOUTES les émotions de l’enfant, sans chercher à les nier.
La joie, le chagrin, mais aussi la colère, la jalousie... Toutes les émotions doivent être entendues pour être intégrées. Et elles ne sont ni bonnes, ni mauvaises...elles SONT ! Apprendre à les reconnaître, les identifier, les nommer...permet de mieux se comprendre et de mieux comprendre les autres. Cette compétence est gage d'une communication plus empathique et plus vraie.

  • considérer le comportement éventuellement inapproprié de l’enfant non comme un problème, mais comme un symptôme.
Votre enfant pique une colère en sortant de l'école : il a peut-être faim ? Ou besoin d'un moment d'attention particulière ? Il a du mal à s'endormir et descend vous voir plusieurs fois alors qu'il était couché : peut-être que quelque chose le tracasse, qu'il a peur de faire un cauchemar ?

  • l’aider à développer son autonomie (le fameux « Aide-moi à faire seul » de Maria Montessori)
Tout faire à la place de notre enfant le met dans une situation de grande dépendance. Je me souviens par exemple d'un bambin déjà "marcheur" qui, n'ayant pas acquis la station assise par lui-même, était incapable de s'assoir seul s'il était posé debout, et inversement : il appelait ses parents à grands cris lorsqu'il avait besoin de changer de position...

  • lutter contre les violences éducatives ordinaires, sous toutes leurs formes : châtiments corporels, fessées, mais aussi punitions et récompenses…. 
J'aurai l'occasion de reparler de violence et de violences ordinaires à d'autres occasions, car c'est un sujet qui me tient à coeur. Mais choisir la parentalité positive passe nécessairement par le fait de réfléchir au respect de l'autre et à l'intégrité des enfants en tant que personnes.

  •  choisir l’autorité d’influence plutôt que l’autorité de pouvoir.
Ghandi disait : "l'exemple n'est pas un des moyens d'éduquer, c'est le seul". Alors soyons des exemples à suivre...


Communiquer de façon bienveillante et positive, 
c'est comme apprendre une nouvelle langue...la langue du coeur ! 


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