vendredi 10 février 2017

Pronation douloureuse de l'avant-bras.

Ce qu'on appelle pronation douloureuse de l'avant-bras est un traumatisme fréquent chez les enfants de 1 à 6 ans environ. Il s'agit en réalité d'une subluxation de la tête radiale, ce qui signifie que l'extrémité du radius sort de son emplacement ordinaire et le ligament annulaire qui le relie à l'humérus vient alors s'interposer entre le radius et le cubitus. La tête radiale ne peut alors plus revenir en place spontanément.





Comment ça arrive ?

On observe ce traumatisme quand l'avant-bras subit un mouvement d'extension, suivi immédiatement d'un léger mouvement de torsion

Quelques exemples :
  • un enfant tenu par la main fait un mouvement brusque pour aller dans le sens inverse et que son parent le retient
  • un bambin rate un trottoir ou trébuche et l'adulte essaie de le rattraper par la main
  • deux adultes jouent à faire sauter un enfant en tenant chacun une de ses mains ; ce jeu paraît très amusant (pour les petits comme pour les grands !) mais le mouvement d'extension/torsion est ici répétitif, d'autant plus important que les deux adultes n'ont pas la même taille ni la même force...
  • un adulte joue à faire tournoyer un enfant en tournant sur lui-même, en le tenant par les mains
  • un bébé ou un bambin est assis par terre et ne se lève pas assez vite pour l'adulte, qui l'attrape par le bras pour le mettre debout (geste au demeurant très violent, même sans traumatisme...)
  • un bébé allongé sur le dos et relevé en position assise en tirant sur les mains/poignets, ou un bambin couché au sol et relevé de la même manière
  • un enfant qui court vers l'adulte bras tendus et mains en avant : lorsque le ligament est déjà fragilisé ou légèrement distendu, il peut ne pas encaisser le "choc" et laisser la tête radiale sortir de son logement 

Quels sont les symptômes ?

Une pronation douloureuse de l'avant-bras, ben...c'est douloureux !!! Donc en général, les enfants qui subissent ce traumatisme ne s'arrêtent pas de pleurer jusqu'à ce que le radius soit revenu à son emplacement.

En plus des pleurs (des hurlements plutôt...!!!), qui ne s'arrêtent pas, ce qui est très impressionnant, c'est que le bébé ou le bambin ne mobilise plus du tout son bras. La main est tournée légèrement vers l'arrière, l'avant-bras est dit "en pronation" et le bras dans son ensemble est ballant !! La première fois que j'ai constaté ce traumatisme, j'ai même cru au premier abord que c'était l'épaule de mon enfant qui était déboîtée...


Que faire ?

Même sans être médecin, il est facile de deviner que face à un enfant qui ne bouge pas du tout le bras et qui hurle sans pouvoir s'arrêter...il faut consulter...

En général, le médecin pose rapidement le diagnostic et effectue une manipulation qui remet les choses en place rapidement. 

Cette manoeuvre, parfois douloureuse pour l'enfant est très rapide. 

Le soulagement est immédiat : l'enfant s'arrête de pleurer instantanément, et retrouve une mobilité normale du bras au plus tard dans le quart d'heure qui suit la manipulation !


Quelles sont les conséquences ?

Normalement, cet incident ne laisse aucune séquelle, si ce n'est une certaine fragilité du ligament... On constate donc très souvent des récidives, surtout quand les comportements cités en exemple plus haut ne sont pas supprimés...

Parfois, quand l'articulation est trop fragilisée, le médecin peut proposer une immobilisation temporaire du bras.


Quelles attitudes positives adopter ?


Si j'ai choisi de vous en parler, c'est que je vois trop souvent des enfants malmenés, soulevés par le bras, ou rattrapés par la main alors qu'ils tentaient de "s'échapper"... 
Et chaque fois mon coeur se serre, et je me crispe à l'idée de ce qui pourrait arriver...
Pour éviter cette expérience à nos enfants, il faudrait donc prendre l'habitude de ne jamais les tenir ou les soulever pour quelque raison que ce soit (même pour jouer) par l'avant-bras, et lorsque nous leur demandons de nous tenir la main, ne pas le faire trop fermement... 

Une bonne habitude à prendre est donc de TOUJOURS porter ou soulever un bébé ou un bambin en le tenant sous les aisselles. Le prévenir de façon systématique qu'on va le porter est également un bon moyen de lui permettre d'adapter son tonus musculaire.

Si vraiment j'ai peur que mon enfant me lâche brusquement la main, en traversant une route ou un parking par exemple, je préfère toujours lui proposer de le porter

De la même manière, sur les trottoirs je marche toujours du côté de la route, ce qui laisse plus de liberté à mes enfants pour gambader librement.

S'ils ont envie de sauter d'un tronc d'arbre, d'un muret...je ne leur tiens jamais la main. Soit je me suis assurée qu'ils sont capables de sauter seuls AVANT de les laisser grimper, soit je me place devant eux mains sous les aisselles, prêt à les rattraper "au cas où".

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