vendredi 11 septembre 2015

Déglutition archaïque, comment la prévenir ?



La déglutition archaïque est appelée comme cela parce qu’elle est en fait la persistance d’un des réflexes primitifs présents dès la naissance (et même avant).


Pourquoi ce réflexe persiste-t-il ?

Il n’est pas question de donner la CAUSE de la déglutition archaïque, mais des pistes qui permettent de comprendre pourquoi nous nous trouvons face à une génération d’enfants qui présentent en grande majorité une persistance de ce réflexe primitif.

Ce type de déglutition est souvent entretenu par une alimentation inadéquate, une alimentation qui ne permet pas la mobilisation de l‘articulation « temporo-maxillaire » (l’articulation de la mâchoire) et qui empêche par conséquent le travail des muscles des lèvres, des joues, de la langue…
 
Voici quelques habitudes alimentaires qui participent à la persistance d’une déglutition archaïque :

  - boire au biberon jusqu’à 2-3 ans (voire plus)
  - commencer la diversification alimentaire trop tôt, à un âge où les enfants ne sont pas encore capables d’une déglutition volontaire
  - pain de mie sans croûte, brioches industrielles, biscuits-cuiller  et céréales ramollies dans du lait
  - viande hachée, mixée, compressée
  - légumes ultra-cuits ou réduits en purée…


Alors comment prévenir, éviter la persistance de ce réflexe ?

En premier lieu, il faudrait éviter autant que possible de commencer la diversification alimentaire avant 6 mois au moins. Chaque enfant étant différent, il s’agit évidemment d’un âge indicatif…. En fait dans l’idéal, il faudrait attendre que l’enfant soit capable de se mettre assis seul (pas de tenir assis si on le maintient dans sa chaise haute !!). Ce n’est qu’à partir de ce moment-là qu’il aura le tonus suffisant pour entraîner les muscles oro-faciaux, c’est-à-dire tous les muscles nécessaires à la mastication et à la déglutition volontaire.

Lorsqu’on diversifie avant que l’enfant soit capable de déglutir volontairement, il avale par réflexe : ne sachant pas quoi faire de ce qu’on lui met dans la bouche, il le propulse vers l’arrière-gorge comme lorsqu’on lui donne le biberon ou le sein… Il fera alors la même chose avec une bille trouvée par terre, ou un petit caillou… et risque de s’étrangler. Si on a pris le temps d’attendre, il prendra l’habitude de garder en bouche (aliments ou petits cailloux) et de mâcher, découvrir, sucer… avant de décider s’il veut avaler ou non.
 
Au mieux, on peut envisager de proposer la DME (Diversification Menée par l’Enfant). 
Si vous souhaitez voir ce que ça donne... vous pouvez allez voir  ou

Ceci n’est d’ailleurs possible que si on attend que l’enfant se mette assis seul, puisqu’il s’agit de permettre à l’enfant de choisir quand et comment il souhaite goûter les aliments et participer au repas de la famille.

Un de mes enfants a, par exemple, pris plaisir à être sur mes genoux pendant les repas plusieurs semaines avant de se lancer et de goûter son premier aliment… Il s’agissait d’ailleurs d’un morceau de courgette bien cuite. Un autre de mes enfants a commencé sa diversification alimentaire en râpant une pomme crue avec ses incisives inférieures...

Si on préfère commencer par des purées, il est important de proposer rapidement des aliments « solides » bien cuits à sucer ou mâchouiller : carottes, courgettes, navet…

Par ailleurs, pour que les enfants aient du plaisir à manger, à découvrir le goût des aliments et entraînent les fonctions masticatoires volontaires, il est primordial de les laisser mettre les jouets à la bouche, mâchouiller les sangles de sacs, les doudous, le t-shirt de maman, les clés même… 
Et pas d’inquiétude concernant l’hygiène ! Si on en croit les scientifiques, le système immunitaire a besoin d’être confronté à des « saletés » pour se développer…
Vous pourrez trouver plus d’information à ce sujet ici

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