La déglutition archaïque est
appelée comme cela parce qu’elle est en fait la persistance d’un des réflexes
primitifs présents dès la naissance (et même avant).
Pourquoi ce réflexe
persiste-t-il ?
Il n’est pas question de
donner la CAUSE de la déglutition archaïque, mais des pistes qui permettent de
comprendre pourquoi nous nous trouvons face à une génération d’enfants qui
présentent en grande majorité une persistance de ce réflexe primitif.
Ce type de déglutition est
souvent entretenu par une alimentation inadéquate, une alimentation qui ne
permet pas la mobilisation de l‘articulation « temporo-maxillaire »
(l’articulation de la mâchoire) et qui empêche par conséquent le travail des
muscles des lèvres, des joues, de la langue…
Voici quelques habitudes
alimentaires qui participent à la persistance d’une déglutition archaïque :
- boire au biberon
jusqu’à 2-3 ans (voire plus)
- commencer la
diversification alimentaire trop tôt, à un âge où les enfants ne sont pas
encore capables d’une déglutition volontaire
- pain de mie sans croûte, brioches industrielles,
biscuits-cuiller et céréales ramollies dans du lait
- viande hachée,
mixée, compressée
- légumes ultra-cuits
ou réduits en purée…
Alors comment prévenir,
éviter la persistance de ce réflexe ?
En premier lieu, il faudrait
éviter autant que possible de commencer la diversification alimentaire avant 6
mois au moins. Chaque enfant étant différent, il s’agit évidemment d’un
âge indicatif…. En fait dans l’idéal, il faudrait attendre que l’enfant soit
capable de se mettre assis seul (pas de tenir assis si on
le maintient dans sa chaise haute !!). Ce n’est qu’à partir de ce moment-là
qu’il aura le tonus suffisant pour entraîner les muscles oro-faciaux,
c’est-à-dire tous les muscles nécessaires à la mastication et à la déglutition
volontaire.
Lorsqu’on diversifie avant
que l’enfant soit capable de déglutir volontairement, il avale par réflexe : ne
sachant pas quoi faire de ce qu’on lui met dans la bouche, il le propulse vers
l’arrière-gorge comme lorsqu’on lui donne le biberon ou le sein… Il fera alors
la même chose avec une bille trouvée par terre, ou un petit caillou… et risque
de s’étrangler. Si on a pris le temps d’attendre, il prendra l’habitude de
garder en bouche (aliments ou petits cailloux) et de mâcher, découvrir, sucer…
avant de décider s’il veut avaler ou non.
Au mieux, on peut envisager
de proposer la DME (Diversification Menée par l’Enfant).
Ceci n’est d’ailleurs
possible que si on attend que l’enfant se mette assis seul, puisqu’il s’agit de
permettre à l’enfant de choisir quand et comment il souhaite goûter les
aliments et participer au repas de la famille.
Un de mes enfants a, par
exemple, pris plaisir à être sur mes genoux pendant les repas plusieurs
semaines avant de se lancer et de goûter son premier aliment… Il s’agissait
d’ailleurs d’un morceau de courgette bien cuite. Un autre de mes enfants a
commencé sa diversification alimentaire en râpant une pomme crue avec ses
incisives inférieures...
Si on préfère commencer par
des purées, il est important de proposer rapidement des aliments
« solides » bien cuits à sucer ou mâchouiller : carottes, courgettes,
navet…
Par ailleurs, pour que les
enfants aient du plaisir à manger, à découvrir le goût des aliments et
entraînent les fonctions masticatoires volontaires, il est primordial de les
laisser mettre les jouets à la bouche, mâchouiller les sangles de sacs, les
doudous, le t-shirt de maman, les clés même…
Et pas d’inquiétude concernant
l’hygiène ! Si on en croit les scientifiques, le système immunitaire a besoin
d’être confronté à des « saletés » pour se développer…
Vous pourrez trouver plus
d’information à ce sujet ici
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