mercredi 30 novembre 2016

Découvrir les émotions : à quoi ça sert ?

Les émotions sont des sortes de "sonars" : elles nous guident et nous aident à choisir la réaction la plus adaptée à notre environnement.
Notre corps réagit à une stimulation extérieure, et l'émotion constitue un indice qui va nous permettre d'identifier la situation et comment y répondre au mieux. 

Mais jusqu'à 25 ou 30 ans, le cerveau n'est pas complètement mature. Ce qui signifie que le "cerveau d'en haut" n'est pas entièrement opérationnel et ne peut donc pas contrôler ni maîtriser les réactions émotionnelles.

Quand un enfant apprend à repérer le/les message(s) envoyés par son corps, il apprend à reconnaître ses émotions. Cela lui permettra de comprendre ce qu'il ressent, et donc de s'adapter plus facilement à différents environnements et situations.
Ces compétences pour repérer ses propres émotions vont également lui permettre de comprendre avec plus de finesse ce que ressentent les autres, et ainsi de développer son empathie.


Quelle attitude adopter pour l'accompagner dans cette découverte ?

L'écoute empathique permet d'accueillir les émotions de l'enfant avec bienveillance et sans jugement. Elle est une invitation à reconnaître son émotion afin de pouvoir l'observer, puis la laisser "se dissiper".

Une émotion, c'est comme une vague : elle avance, elle nous submerge parfois, puis elle se retire. Mais il n'y a aucun moyen de faire en sorte qu'elle se retire plus vite...
De même, et les surfeurs le savent bien, on ne peut pas dominer les vagues : si on veut pouvoir surfer, il faut accompagner la vague, faire corps avec elle et la laisser nous porter. 

Reformuler ce que l'enfant ressent et accueillir son émotion quelle qu'elle soit revient à accompagner le mouvement de la vague.

"Oh, je vois que tu pleures...tu te sens triste de ne pas retrouver ce jouet"
"Tu sembles en colère... Alice a pris la poupée, et c'est toi qui jouais avec. Ce doit être frustrant..." 


Quelles sont les émotions primaires ? 

Robert Plutchik avait identifié 8 émotions primaires : la joie, la tristesse, la peur, la colère, le dégoût, la surprise, la confiance et l'anticipation.
Ici, je ne détaillerai que les 6 premières, car elles s'expriment de façon quasi-universelle à travers une posture et une expression faciale spécifiques. C'est ainsi qu'on peut les identifier chez autrui.

  • La joie : 
Elle augmente la sécrétion d'hormones de détente et de plaisir (ocytocine et endorphines).
Elle dope l'énergie vitale et se traduit par une sensation de bien-être.


  • La tristesse :
Elle se traduit par un ralentissement du rythme cardiaque et de l'activité.
Elle invite au "repli" qui permet de prendre le temps de digérer et d'intégrer une perte, quelle qu'elle soit.


  • La peur :
Elle se manifeste par une accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la sécrétion d'adrénaline et un afflux de sang vers les muscles.
Elle signale un danger, et se manifeste devant toute situation inconnue. Son but est la protection.

Les trois réactions possibles à la peur sont les mêmes que face à toute source de stress : la fuite, le figement ou l'attaque.


  • La colère :
Elle surgit brusquement en réaction à une menace qui concerne plutôt notre équilibre psychique.
Elle est une réaction spontanée au stress (la peur par exemple),  à l'injustice et à la frustration (liée à l'impuissance).

Cette émotion est souvent considérée comme inacceptable, parce qu'on confond malheureusement l'émotion (la colère) avec le comportement qui peut en être la conséquence, à savoir l'agressivité. Pourtant, quand on peut identifier et nommer sa colère, il est tout à fait possible de se sentir en colère sans être agressif...


  • Le dégoût :
Il se traduit par une sensation physique de nausée, et permet encore une fois de nous protéger en refusant ce qui est mauvais pour notre santé.


  • La surprise : 
Elle se traduit par un agrandissement des pupilles et un élargissement du regard. Les perceptions visuelles et auditives sont plus précises.
Elle nous prépare à accueillir un changement dans notre environnement proche.




Apprendre à reconnaître ces signaux, chez soi et chez les autres, c'est la promesse d'une communication plus authentique et plus positive...

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